Sur internet ou même ailleurs, on entend beaucoup parler d’entreprenariat, d'auto-entrepreneur(se), de micro-entrepreneur(se) et tout cela relié au terme artisanat. Sauf qu’en général, c’est adressé aux métiers tels que maçon(ne) ou boulanger(ère) mais dans le cas d’artisan(e)s qui produisent des objets, c’est un peu différent. Vous trouverez aussi beaucoup d'articles sur l'entreprenariat, les chef(fe)s d'entreprise et leurs compétences, mais cela concerne en général les grosses structures complètement déconnectées du travail de la matière.
Si vous souhaitez vivre de votre passion en créant des objets, qu'ils soient en bois ou en argile ou tout autre matière naturelle, et en les vendant par vous-même, cet article est fait pour vous et vous permettra de démystifier ce qui se cache derrière le terme entrepreneur(e). Si vous avez déjà créé votre entreprise, alors il s'agira sûrement d'un bon rappel.
Qu'est-ce qu'un(e) entrepreneur(e) et artisan(e) ?
Un(e) entrepreneur(e) est une personne qui prend l'initiative de créer une entreprise, apportant innovation, authenticité et valeur ajoutée au marché. L'artisan(e), de son côté, est un(e) professionnel(le) qualifié(e) qui travaille de ses mains pour produire, transformer ou réparer des objets, souvent avec un haut degré de personnalisation et de savoir-faire. L'artisan(e) entrepreneur(e) fusionne ces deux identités, gérant à la fois la création artistique et l'aspect entrepreneurial de son activité. En souhaitant se lancer à son compte, il est primordial d'endosser à la fois le rôle d'entrepreneur(e) et d'artisan(e) sans quoi il sera difficile d'avoir une entreprise pérenne.
Les casquettes de l'artisan(e) entrepreneur(e)
S'occuper de la gestion administrative de son entreprise
L'artisan(e) entrepreneur(e) doit jongler avec les factures, suivre les recettes et les dépenses comptables de son entreprise. Bien qu'en tant que micro-entreprise, il n'y ait pas de bilan comptable à produire, être à jour dans son journal de recettes et de dépenses est non-négociable pour connaître la santé de votre entreprise. La gestion administrative inclut aussi le fait de déclarer ses ressources, de payer les impôts et d'interagir avec des organismes comme l'URSSAF. Cette gestion est cruciale pour la pérennité de l'entreprise et requiert une organisation sans faille.
Développer son commerce artisanal
Définir et mettre en œuvre une stratégie de vente est essentiel. En effet, vous devez déterminer avec précision comment vous souhaitez vendre vos créations, que ça soit en ligne ou en boutique, tout en sachant déterminer un prix de vente correct de vos créations. Cela comprend la gestion des relations avec les fournisseurs, les distributeurs, les transporteurs et parfois la négociation avec ceux-ci. Avoir un service client irréprochable est aussi un objectif commercial qu'il faut absolument viser. L'artisan(e) entrepreneur(e) doit donc être à l'écoute de sa clientèle et réactif(ve) pour s'adapter aux demandes du marché.
Mettre en place une stratégie marketing
Avec l'ère numérique dans laquelle nous vivons, il est impératif de définir une stratégie de marketing en ligne et de gérer sa présence sur les réseaux sociaux. Ce sont des points d'autant plus importants si vous souhaitez vendre vos créations en ligne. Vous devrez aussi veiller à votre image de marque et à la communication de votre entreprise. Ces actions permettent de se démarquer, d'attirer une clientèle ciblée et de se forger une réputation solide.
Gérer la production et la création artisanale
La production est au cœur de l'activité de l'artisan(e). C'est généralement la raison pour laquelle on choisit de devenir indépendant(e) et de faire des métiers manuels. L'artisan(e) doit savoir estimer son temps, rentabiliser son travail afin d'optimiser son efficacité. Et bien évidemment la partie la plus intéressante à savoir : créer, prototyper, expérimenter, tout en entretenant son atelier, son matériel, et en veillant à la sécurité et à la gestion des déchets.
Les pièges à éviter en tant qu'entrepreneur(e)
On aurait pu écrire un article entier sur ce point, mais ce n'est pas le sujet du jour. Cependant, il y a quelques points importants que l'artisan(e) entrepreneur(e) doit veiller à ne pas négliger tels que l'organisation administrative et la comptabilité. Ce sont des fondations essentielles pour la santé financière de l'entreprise. Il est également crucial de ne pas succomber à la tentation de vouloir tout faire en même temps, ce qui peut conduire à l'épuisement et nuire à la qualité du travail. Une gestion efficace du temps est indispensable pour jongler entre les différentes casquettes sans s'éparpiller. Enfin, se reposer sur ses acquis est un risque dans un environnement qui évolue rapidement ; l'innovation et la formation continue sont donc indispensables pour maintenir son entreprise dans l'ère du temps.
Se former en tant qu'artisan(e)
La formation continue est essentielle pour rester compétitif(ve) et à jour avec les dernières tendances et réglementations. Il est d'autant plus important de se former si vous jugez que vos compétences dans un des domaine de l'entreprenariat sont insuffisantes. Se former n'est jamais du temps perdu, c'est toujours un investissement. Cela peut-être parfois très simple en lisant des articles ou un livre. Parfois il est nécessaire de suivre une formation plus poussé sur quelques jours. Si vous possédez une formation assez complète, alors il reste tout de même important de rester informé(e) et pourquoi pas s'ouvrir à des horizons plus larges. J'ai personnellement fait confiance à l'agence Aty'pique pour m'accompagner et me former dans ma stratégie marketing.
Les artisan(e)s sous-traitent-ils/elles ?
La sous-traitance peut être une stratégie judicieuse pour l'artisan(e) entrepreneur(e) qui souhaite se concentrer sur ses forces principales. En déléguant certaines tâches spécialisées, comme la comptabilité ou certaines parties de la production, l'artisan(e) peut optimiser son temps et ses ressources pour se focaliser sur la création et l'innovation, qui sont au cœur de son métier. En général, on ne se pose pas la question de la sous-traitance dès le début, mais cela peut vite arriver si votre activité prospère. Il arrive parfois d'être victime de son succès et d'avoir plus de travail ou de commandes que ce que vous pouvez réaliser. C'est généralement une bonne chose et c'est à ce moment-là qu'il faut être prêt(e) à sous-traiter certaines tâches.
Mon expérience d'artisan(e) et entrepreneur(e)
Cela fait déjà plusieurs années que je navigue entre artisanat et entreprenariat et le premier constat que je peux faire c'est que tout ce qui a été cité précédemment prend du temps à mettre en place. Et le temps d'un(e) artisan(e) c'est très précieux. Un autre atout qui m'aide au quotidien (et que je n'aurais pas soupçonné lorsque j'étais lycéen), c'est la connaissance du logiciel Excel. En effet, cela me permet de réaliser plein de documents précis mais aussi d'automatiser certaines tâches administratives. Il existe aussi plein d'autres logiciels et outils en ligne, de nombreux sont gratuits et permettent de gagner en efficacité dans son organisation et la gestion globale. Faire des listes et avoir un bon agenda est aussi une des clés de la rigueur nécessaire à cette indépendance. Enfin, se former est primordial et avec internet vous trouverez énormément de ressources gratuites. Il est tout de même parfois plus judicieux de faire confiance à des professionnel(le)s pour avoir une transmission de connaissances de qualité.
Porter les casquettes d'administrateur(trice), de commercial(e), de marketeur(euse) et de producteur(trice) est un véritable défi pour l'artisan(e) entrepreneur(e). Cependant, avec une bonne organisation, une volonté d'apprendre et peut-être un peu d'aide extérieure, il est possible de réussir et de prospérer dans ce rôle complexe. L'entrepreneuriat artisanal est une aventure enrichissante qui permet de vivre de sa passion tout en apportant beauté et fonctionnalité dans la vie des autres, c'est pas génial ça ?
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